Aller au contenu principal

Les périodes chaudes du passé

2 octobre 2017

La dernière semaine de septembre, une ville de Londres étrangement chaude et humide a accueilli une réunion scientifique sur les périodes de réchauffement dans l’Histoire de la Terre. Une de ces périodes s’est produite il y a 252 millions d’années, à la fin de l’époque Permienne. Ce fut une extinction de masse impressionnante, où 96% de toutes les espèces marines et 70% des espèces terrestres ont disparu. Le CO2 atmosphérique est monté à 2000 ppm, la température de 8°C , il faisait alors environ 35-40°C sur la Terre.

Au cours de la réunion, le Prof. Mike Benton a expliqué que cette extinction a très probablement été causée par une immense éruption volcanique en Sibérie. La plupart des espèces marines ont disparu, la composition chimique des océans était probablement très différente à l’époque. Seuls les animaux ayant une faible respiration ont survécu, donc les océans contenaient probablement peu d’oxygène et le carbone dissous acidifiait l’eau des océans.

Des nombreux arbres ont brûlé, les forêts ont disparu de la surface de la Terre. D’immenses rivières sont apparues. Le scientifique a montré les preuves d’une immense explosion volcanique en Sibérie et de traces de grands cours d’eau. Il a expliqué que les pluies diluviennes ont formé des nouvelles rivières, et érodé tout le sol à la surface de la Terre.

Des nombreux champignons datant de l’époque suggèrent que des restes de plantes et d’animaux se décomposaient dans l’eau.

Des nombreux intervenants ont discuté l’événement d’extinction PETM, qui s’est produit plus près de notre époque, sur une Terre semblable à la nôtre. Cette période semble différente. Le carbone atmosphérique a augmenté modérément.

Les températures des océans et leur composition chimique au cours des âges sont généralement déduites des coquilles d’organismes planctoniques.
La mémoire de cette époque repose dans le coccolithophores, petites algues avec une coquille en calcite, qui ont sédimenté dans les fonds marins . Ces coquilles reflètent la composition chimique de l’océan à l’époque. L’acidité des océans a augmenté partout sur la Planète (Balila et Zachos).
La taille et la forme des coccolithophores change selon les âges, et lors la première partie de la période d’extinction on trouve seulement des petits coccolithophores, et Samantha Gibbs a montré que ces petites algues sont différentes, probablement des espèces différentes des précédentes. Quand les conditions de vie ont changé, des nombreuses espèces ont disparu et des nouvelles ont évolué. De même, la morphologie des foraminifères a changé quand les conditions de vie ont changé, et varie suivant les endroits (Daniela Schmidt).
Cela m’amène à penser que nous ne pouvons prévoir que la croissance des algues diminuera légèrement avec le réchauffement et le changement de la chimie de l’océan résultant . Les espèces actuelles pourraient disparaître massivement et nous aurions besoins de milliers d’années pour que des nouvelles espèces évoluent. Toute la chaîne alimentaire marine pourrait être interrompue, et la part du cycle de carbone effectuée par les algues marines pourrait disparaître .
Un échantillon des sédiments océaniques du Nigéria indique que les températures de l’océan dépassaient 36°C. Les algues modernes meurent à ces températures, et les sédiments du début de l’extinction PETM n’en contiennent pas. Les conditions sont devenues trop difficiles pour les algues, probablement parce que les températures dépassaient les 37°C . Sur terre ferme, dans les régions équatoriales, il a probablement fait beaucoup plus plus chaud.

Les mesures de l’acidification de l’océan au cours de cette période indiquent que le CO2 n’était pas très élevé. Les émissions de méthane, qui est un gaz à effet de serre puissant, pourraient expliquer ce réchauffement. Eddy Sluijs, qui a auparavant démontré que les températures tropicales de l’époque étaient élevées, a montré que les sédiments de l’époque contiennent plus de Barium, ce qui indique que l’atmosphère était plus riche en méthane. Le méthane est un gaz puissant à effet de serre qui pourrait augmenter la température de la Terre sans acidifier les océans.

Un grand volcan était actif au Groenland à l’époque, et dans cette région Henrik H Svensen a trouvé des traces de cheminées qui pourraient être des cratères d’émission de méthane. Ces cheminées se trouvent en général dans des zones peu perméables, alors le scientifique suppose que des grandes quantités de méthane ont pu être émises dans d’autres zones par diffusion, sans créer de cratères.

A l’époque actuelle, le permafrost contient beaucoup de carbone, qui pourrait former du méthane lors du dégel.

11 autres événements chauds ont été identifiés et vont certainement permettre de comprendre les conséquences de réchauffement sur le système de la Terre (Lucas Lourens). Plusieurs scientifiques ont discuté les dates des périodes d’extinction.

https://royalsociety.org/science-events-an…/…/hyperthermals/

Coccolithophore dont les coquilles forment les falaises de craie

From → Uncategorized

Laisser un commentaire